Likvidator – Le triomphe de Dieu
Written on 5 juillet 2019 by Ben Hudgins
J’ai découvert Likvidator au milieu de l’année 2016 alors que je chroniquais un album sur lequel il avait collaboré. Après enquête, j’ai été frappé par la diversité de son son, car des éléments d’illbient, de dark hop et de noise jonchaient son premier EP.
Trois ans plus tard, cet artiste macédonien revient avec son dernier album officiel : Tripping Over God.
La plupart de ces articles sont relativement faciles à rédiger pour moi. Un artiste donne un ton et s’y tient tout au long de l’album. Décrivez suffisamment bien cette ambiance et la critique s’écrira d’elle-même, facilement. Mais je suis honnête quand je dis que j’ai eu du mal avec celui-ci. Non pas parce que ce n’est pas un bon album ; c’est tout à fait le cas. En fait, c’est un excellent disque. Facile à décrire, il ne l’est pas tant que ça. Normalement, il est mal vu de faire un examen piste par piste, mais il y a beaucoup à couvrir ici, même pour un EP de 5 pistes. Vous avez la noyade, les tons ambiants sombres et les rythmes épars de » Murdock Can’t Swim « , qui s’effondrent ensuite dans les atmosphères traînantes et doublées de » The Double Camshaft Work « , qui sont à la fois rythmiques et caverneuses. On retrouve une subtile influence turque sur de nombreux morceaux, mais elle est particulièrement prononcée sur « Beheading The Pasha With His Wife ». Cette pièce maîtresse (du moins pour moi) est portée par un instrument baglama subtilement traité et par des rythmes polyrythmiques merveilleusement lopants. Il s’agirait d’une bande-son appropriée pour un film noir impliquant des activités nocturnes de filouterie. L’étrange « Nightmares On The Other Side », basé sur des samples vocaux et soutenu uniquement par un drone rampant, nous offre un bref interlude agréablement étrange avant que l’EP ne se referme sur l’épais « She Paused Because She Is Scared », pulsé par d’autres polyrythmies de basses lourdes et de divers instruments percussifs. Je suppose que l’on pourrait classer cet album dans la catégorie « dark hop » ou « illbient », mais c’est bien plus que cela. C’est un morceau qui fait tourner la tête, mais qui est aussi fracturé. C’est sombre et effrayant, mais aussi étrangement chaleureux. Et c’est là que le bât blesse. Frank Zappa a dit qu’écrire sur la musique, c’est comme danser sur l’architecture, et c’est le défi que j’ai relevé ici. Si vous utilisez trop de mots, le message se perd. Si vous n’en utilisez pas assez, la richesse de cette (trop brève) publication ne sera pas correctement transmise. Comme toujours, la meilleure idée est d’écouter et de prendre sa propre décision, mais je peux dire que les fans de musique plus sombre, orientée vers le beat, aimeront ce joyau poussiéreux.